Pierre Louf, cinéaste amateur de Boulogne-sur-Mer, a filmé le travail, les peines et les joies des pêcheurs de la Côte d'Opale dans les années 1950. Ses images sont impressionnantes de vérité et de beauté.
Boulogne-sur-mer reste le premier port de pêche en France, malgré une baisse de près de 24 % de l'activité (en tonnes) au cours des dix dernières années.La rudesse du métier, le rôle du capitaine, la camaraderie entre les marins... Tout ce qui caractérise la pêche, au delà des bateaux et des outils, a-t-il vraiment changé depuis 50 ans ?
Le filmeur de héros (La séquence du filmeur, 4/40)
Le film de Pierre Louf, cinéaste amateur de Boulogne-sur-Mer, commence par la prière des pêcheurs.
Sympas les pêcheurs !Puissions-nous prendre assez de poissons pour en manger, en vendre, en donner et nous en laisser voler.
D’ailleurs Pierre Louf aime la mer et ses héros. Ce filmeur embarqué, toujours dans les pattes de l’équipage même en haute mer, s’accroche ici aux basques du capitaine du Richelieu, un solide chalutier à vapeur. Le bateau, pas le capitaine…
Pierre Louf filme sans emphase, l’image proche, directe, nous plonge dans l’univers du bateau. Et là on n’a plus le choix. Ce n’est pas bien grand un bateau, alors il vaut mieux trouver sa place et se faire tout petit sous le regard du Patron. C’est lui qui commande, observe, anticipe, veille à la cohésion de l’équipage et prend toujours les bonnes décisions. Yes sir !
Pour tuer le temps en attendant l’invention de l’infographie 3D, notre filmeur se fait pédagogue et bricole une animation sur la difficile pratique de la pêche au filet. C’est vrai, ils n’ont pas le droit à l’erreur, car quoi qu’en pense le poisson, trop de personnes dépendent de la pêche.
Pierre Louf admire l’esprit qui anime le capitaine et son équipage, il le partage, il connaît les dangers. Il sait qu’à l’instar de la tique asiatique, un marin ne renonce jamais.
Ses plans fixes sur leurs visages rendent compte de la force déployée dans l’effort, de la tension, maintenue par une vigilance constante, téméraires jusqu’en raccommodant un filet !
Et quand après une bonne saison de pêche le Richelieu peut rentrer au port, ces rudes laboureurs des mers ne crachent jamais sur le mousseux ni sur le bal musette.
Les deux mon capitaine !
Découvrez les 30 glorieuses au travers de films amateurs, racontées par François Morel
La séquence du filmeur
L'épopée des Trente Glorieuses, au travers de films amateurs, racontée par François Morel.Une série d’histoires originales, drôles, décalées et poétiques, fondées sur des films d’archives familiales inédits, sauvegardés par l'association Archipop (Beauvais).
Ecrit et réalisé par Olivier Sarrazin et Corine Zongo-Wable
Avec la voix de François Morel
François Morel vous raconte l’histoire de filmeurs amateurs des années 1930 à 1970 qui ont capté les moments forts de leur vie familiale, leurs loisirs ou leur métier, et qui sont aussi des bouts de l’histoire collective de la région.
Une coproduction REAL PRODUCTIONS, ARCHIPOP et PICTANOVO
Avec la participation de FRANCE TELEVISIONS et TV5MONDE
Avec le soutien de la région Hauts-de-France et du CNC
▶ A partir du vendredi 16 novembre 2018, tous les jours sur le site http://hdf.france3.fr, sur Facebook et Youtube
▶ A partir du dimanche 18 novembre 2018, tous les dimanches à la fin du JT 19/20 à 19h25 sur France 3 Hauts-de-France
Si vous aussi êtes en possession de films amateurs, films de famille, films d'entreprise, vous pouvez contacter l'association Archipop au 03 44 22 50 55 ou via contact@archipop.org